La Toxine Botulique (Botox)
Comment ça marche ?
La toxine botulique, très connue sous la marque de « BOTOX » est utilisée depuis plus de 20 ans à l’hôpital et a déjà permis de traiter des millions de patients :
- Traitement du strabisme (patients louchant).
- Traitement du blépharospasme (patient ouvrant et fermant constamment les yeux en raison de spasmes des muscles).
- Traitement de la spasticité des mains par exemple (contraction des muscles des mains ne permettant pas à un patient de saisir un objet).
- Traitement de la transpiration excessive (mains, pieds et aisselles).
- Traitement du pied equin chez l’enfant (impossibilité de poser le talon sur le sol).
Utilisée à très faible dose en esthétique, la toxine botulique permet de relaxer les muscles du haut du visage (rides du front, rides du lion, rides de la patte d’oie). En effet sur la partie supérieure du visage, l’activité musculaire (expressions de l’étonnement, du mécontentement ou du sourire) est responsable du l’apparition des rides et des ridules.
Grâce à de simples injections ciblées et précises de toxine botulique, le haut d’un visage va se détendre, les rides se lissent et le regard des patient(s) s’éclairer.
Les injections se font en plusieurs points très superficiellement.
Quels objectifs ?
L’objectif essentiel de ce traitement est de lisser la partie supérieure d’un visage pour effacer les rides et les ridules dues à l’activité musculaire pour un résultat naturel et harmonieux. Le but n’est pas d’empêcher la contraction des muscles qui pourrait donner un aspect figé et peu naturel : on jugera donc le résultat principalement sur l’aspect des rides au repos.
Le traitement par toxine botulique doit être conçu et géré dans le temps. Il convient donc de traiter progressivement et d’éviter le risque « d’en faire trop » lors des premières injections. Il vaut mieux une première séance modérément efficace que trop efficace. Il n’est donc pas souhaitable de vouloir un résultat optimal dès la première injection. Dans certains cas, il peut être nécessaire de pratiquer plusieurs séances d’injections avant d’adapter au mieux les possibilités du produit à chaque patient(e).
L’utilisation de la toxine botulinique peut commencer chez les patients de 18 ans.
Quelles précautions ?
Aucune préparation particulière n’est nécessaire. Le jour de l’injection, vous n’avez pas besoin d’être à jeun. Pour les femmes, il convient de prévoir de venir sans maquillage ou de l’enlever avant les injections. Il est très important de minimiser les risques de saignement des régions traitées en évitant de prendre de l’aspirine pendant les 15 jours qui précèdent les injections et les 15 jours qui les suivent.
Il convient de respecter les contre-indications suivantes :
- Certaines maladies neuro-musculaires comme la myasthénie.
- La grossesse et l’allaitement : le fait d’être enceinte, même de quelques jours seulement, nécessite impérativement de repousser la date des injections après la grossesse et l’arrêt de l’allaitement éventuel. Il convient par conséquent en cas de doute d’effectuer les examens nécessaires et d’en communiquer les résultats à votre médecin.
- La toxine botulique est contre-indiquée en cas d’hypersensibilité connue à la neurotoxine botulinique A ou à la sérum-albumine, et de traitement par les aminosides (famille d’antibiotiques dont font partie notamment l’Amiklin et la Gentalline).
- Si vous êtes soigné(e) par ailleurs par des injections de toxine botulique pour des spasmes pathologiques, si vous avez eu un épisode de paralysie des muscles de la face, si vous souffrez d’une maladie neuro-musculaire ou de troubles de la coagulation, vous devez en faire part au praticien qui vous prend en charge pour ces injections de Toxine Botulique. Celui-ci jugera alors avec votre médecin traitant de l’opportunité des injections sur votre personne et de la manière de procéder s’il y a lieu.
- Si d’ici les injections, vous prenez des médicaments de type anti-coagulants ou aspirine ou antibiotiques, ou si vous avez un ennui de santé quelconque (notamment infection, grippe, abcès dentaire…) vous devez impérativement en faire part à votre médecin avant l’injection.
- D’une manière générale, vous ne devez pas hésiter à mentionner à votre praticien, le moindre problème de santé rencontré afin que celui-ci apprécie l’opportunité des injections. Dans le même ordre d’idée, vous devez lui faire part de toutes vos interrogations et mentionner tous les traitements dont vous avez pu faire l’objet ou dont vous faites encore l’objet.
Comment se déroule la séance ?
Ce traitement consiste en une série d’injections au niveau du visage. L’aiguille est fine, et les injections sont habituellement peu douloureuses. La durée du traitement est de l’ordre de quelques minutes.
Quelles sont les suites ?
Pendant les deux heures qui suivent les injections, il vous est recommandé de ne pas faire de sport intensif et de ne pas vous allonger. Il convient également d’éviter les manipulations du visage, de porter un casque de moto ou des massages appuyés pendant les 24 heures qui suivent la séance.
Il est très important de minimiser les risques de bleus ou de saignement des régions traitées pendant les quinze jours qui précèdent et les quinze jours qui suivent les injections (afin de limiter le risque de fuite du produit vers les muscles périphériques ce qui risquerait d’entraîner des effets non désirés).
Par ailleurs, pendant les trois jours qui suivent les injections, il est souhaitable de fortement contracter les muscles injectés trois fois par jour pendant environ 5 secondes par muscle.
Habituellement, les suites de ces injections sont simples. Quelques marques un peu gonflées subsistent 20 à 30 minutes puis disparaissent. Les patient(e)s peuvent reprendre leurs activités normalement après les injections.
Quelques rares effets indésirables peuvent apparaître. Ils sont transitoires. Il peut s’agir de :
- Rougeur : une rougeur localisée aux points d’injection a été parfois signalée et persiste rarement au delà de 3 à 6 jours.
- Ecchymoses ("bleus") : des bleus sont en fait rarement observés au niveau des zones d’injection et peuvent perdurer quelques jours.
- Oedèmes : un gonflement, le plus souvent autour des yeux, peut s’installer progressivement en 4 à 5 jours, pour décroître ensuite en quelques jours à quelques semaines.
- Troubles de la sensibilité : une sensation de tension ou de fixité du front, de la bouche ou du cou, suivant les zones injectées, ainsi qu’une modification de la sensibilité souvent liée à une sensation de cartonnement peut persister plusieurs jours.
- Douleurs fugaces oculaires ou faciales : de telles douleurs ont été décrites dans les zones injectées de manière tout à fait exceptionnelle.
Quoiqu’il en soit, dans les suites de ces injections, n’hésitez surtout pas à recontacter votre praticien si vous avez la moindre inquiétude.
Quels sont les résultats ?
Le résultat consiste en une atténuation des rides avec une conservation de petits mouvements : il est obtenu trois à quinze jours après les injections. Le pic d’effets est observé 5 à 6 semaines après l’injection.
Effets
Les résultats sont visibles au bout de quelques jours mais pendant environ 15 jours, les effets sur le visage peuvent être variables (voire asymétriques à certains moments) avant de finir par se stabiliser.
Le résultat obtenu après la première séance dure en moyenne 3 à 6 mois au terme desquels, l’injection peut être renouvelée.
Fréquence des injections
Les injections doivent être pratiquées plusieurs fois avec des intervalles de 3 à 6 mois afin d’obtenir une certaine stabilité du résultat. A partir de la deuxième injection, les résultats peuvent être plus durables (6 à 8 mois). Il convient ensuite de répéter les injections tous les 3 à 6 mois.
Il est cependant recommandé de ne jamais rapprocher à moins de 3 mois les séances d’injections.
L’aspect du résultat peut être stabilisé au-delà de 3 injections mais dans certains cas, il convient d’avoir recours à au moins 8 à 10 injections pour obtenir une certaine stabilisation du résultat.
A l’inverse, il convient de remarquer que si l’on arrête les injections, le muscle traité retrouve sa fonction d’avant les injections. Vos rides et ridules réapparaîtront.
Imperfections localisées
Dans quelques cas, des imperfections localisées (persistance de petites ridules) peuvent être observées sans qu’elles ne constituent de réelles complications. Elles dépendent de l’aspect de surface de la peau qui peut présenter, déjà avant les injections, une " cassure" indélébile due à l’ancienneté de la ride. Il peut exister aussi des résultats insuffisants et même asymétriques : ils sont dus au fait que nous avons des muscles plus ou moins puissants et surtout souvent asymétriques.
Ces imperfections sont en général traitées par une injection complémentaire de Toxine Botulique, le mois suivant l’injection. Il convient de remarquer que si une injection complémentaire localisée peut parfois être souhaitable après une injection pour parfaire le résultat, celle-ci ne doit pas être réalisée avant le 15e jour car les balances musculaires (équilibre entre les groupes de muscles) mettent environ 15 jours pour s’établir.
Asymétrie résiduelle
Une asymétrie des deux côtés du visage, ainsi que des rides plus marquées d’un côté que de l’autre, existent le plus souvent avant l’injection.
Enfin le muscle responsable de la ride peut être plus puissant d’un côté que de l’autre. Ceci est généralement analysé avant l’injection. Dans une telle hypothèse, les injections se feront suivant une technique adaptée et légèrement différente d’un côté par rapport à l’autre. Malgré cette précaution, une asymétrie résiduelle peut persister et est éventuellement susceptible de bénéficier d’une injection complémentaire.
Quelles sont les complications envisageables ?
Les complications sont très rares. Les éventuelles complications connues à ce jour sont les suivantes :
Complications loco régionales :
- Maux de tête : ils peuvent être présents au décours des premières injections et disparaissent au bout de quelques heures à quelques jours.
- Ptosis des sourcils : l’injection du front peut provoquer une légère descente des sourcils. Cette descente est généralement due au fait que les sourcils étaient déjà en position basse avant l’injection. Ce léger abaissement des sourcils régresse habituellement en quelques semaines.
- Ptosis des paupières : l’injection des rides du lion peut provoquer une chute partielle de la paupière supérieure qui peut durer 4 à 8 semaines. Elle est rare (moins de 1% des cas), et disparaît toujours au-delà de quelques semaines.
- Gêne ou sourire et à la déglutition : l’injection dans les lèvres peut provoquer une gêne au sourire ou de petits mouvements anormaux. L’injection au niveau du cou peut entraîner une difficulté à déglutir.
- Sécheresse oculaire : par diminution de la sécrétion lacrymale susceptible d’entraîner une kératite, notamment chez les patients porteurs de lentilles de contact (il convient, dans ce cas, de veiller à bien hydrater la cornée).
- Contraction paradoxale d’un muscle et troubles de la mimique : dans les jours suivant l’injection, les muscles traités peuvent présenter quelques mouvements paradoxaux (contractions spontanées) sans gravité.